Et les amis là-dedans?

par | 3 04 2024 | Dans ma tête

Un jour à la fois
Cerveau
0 KM

On ne croise pas beaucoup d’amis sur la route. On est toujours les deux ensemble, ayant quelques petites conversations à droite et à gauche avec des étranges mais ce n’est pas dans notre nature d’aller naturellement se faire de nouveaux amis à chaque camping. On est plutôt sauvages. Et on est bien ensemble, on le fait depuis maintenant 39 ans (jeudi). Il y a bien quelques québécois qui s’empressent de venir nous parler aussitôt qu’ils nous repèrent mais disons qu’à part la plaque, on a pas toujours beaucoup de points en commun.

Par contre, on s’ennuie de nos familles et amis. Je m’ennuie des enfants. De toute façon, je m’ennuie des gars quand je ne les vois pas pendant trois jours donc rien de nouveau ici.

Le soir au 5 à 7, après quelques bières, on a souvent le goût d’appeler des gens qu’on aime. On ne le fait pas toujours. On aimerait qu’ils soient là spontanément, pas juste leur parler au téléphone. On pense à nos familles et amis à tour de rôle, selon les circonstances.

Même si on a pas des tonnes de vrais amis dans la vie, qu’on ne les voit pas tant que ça dans le tumulte des nos existences modernes et qu’à notre âge, on s’en fait moins qu’avant, ils nous manquent quand l’absense se prolonge.

Et c’est dans ce temps là que j’ai cette vision. Une joyeuse caravane du plaisir sillonnant les routes en quête d’agrément et autres plaisirs futiles. Imaginez…

On se donne rendez-vous dans un stationnement quelconque, disons un Walmart en Alabama, juste pour le fun. Telle heure, tel jour. Tout le monde qui veut participe à condition d’avoir un véhicule. Un ami en VR, un couple d’ami(e)s en voiture avec une tente, une autre dans une van, un autobus, une tente roulotte, une soeur, un fils, une amie, une nièce, un beau-frère, un bassiste, un ailier droit.

Là on part à la queue leu leu, vers une destination camping commune. DIsons, un state park. On fait la route ensemble, des arrêts pipi communautaires, un a faim, l’autre a soif. On arrive, on s’installe, on se fait de la bouffe, on ouvre une bouteille, tout va bien. On rigole, on philosophe, on déconne, la vie quoi.

Après trois jours, pour se ménager le système, on se sépare. Un va visiter le musée du sous-marin, l’autre a un show à voir dans une autre ville, d’autres doivent travailler un peu. Puis prochain rendez-vous dans un autre stationnement dans quatre jours. On fait les emplettes et hop, direction camping gratuit directement sur la plage au Texas. On débarque, on s’installe, on ouvre une bouteille, vous avez compris. et le cycle continue quelques semaines.

Non mais ça serait-tu la totale.

Ou bien ça dure des mois. Des gens rejoignent et quittent le convoi, selon leur horaires et obligations respectives, de novembre à avril. Pis on remet ça au Québec, entre deux gigs et on se raconte les faits saillants.

T’en souviens-tu quand Franck s’est cassé le genou en jouant au crible? T’en souviens-tu quand Colin s’est fait tirer dessus en pissant dans un buisson au Texas?Tt’en souviens-tu quand on s’en souvenait plus? Et là on rit, en compagnie de Skippu, le kangourou italien. Deux trois tapes dans le dos, claques en arrière de la tête et coups de pied au cul, la franche camaraderie! Et on se quitte, jusqu’à la prochaine fois.

Alors, quand est-ce qu’on part?